
Personne n’était préparé à la pandémie mondiale du Covid19 et tout particulièrement la France ? Que pouvons-nous retenir pour la suite concernant cet épisode aussi douloureux que porteur de changements durables dans tous les domaines, digital inclus ?
Le 16 mars, le pays s’est arrêté net, tout comme le bloc de l’Est après la chute du mur en 1989. C’était la fin du communisme et la Russie a mis dix bonnes années à se relever. Ils y sont arrivés mais ont payé le prix fort.
Concernant la France, en terme de management et de continuité du travail, tout le monde a pu le constater et le vivre au quotidien : le télétravail est devenu la norme et le chômage partiel, une sacrée chance pour des millions de salarié(e)s français(es), sans quoi nous aurions vu des queues de personnes à la soupe populaire, comme ca a été le cas à New York mais aussi en Inde, où des habitants pourraient à nouveau connaître des famines dans les mois qui viennent.
Heureusement pour les cols blancs, internet, le haut débit et le télétravail avaient déjà bien investi le monde du travail depuis quelques années. Les professeurs allant du collège aux études supérieures ont pu se mettre à Google Meet, Zoom ou Discord pour les plus en phase avec leurs élèves. Pour les primaires, le maintien de l’enseignement a clairement été plus complexe.
Middle management remis en question
Globalement, toute une frange de la population s’est plongée dans de nouvelles formes de communication entre collègues, équipes. Le contrôle voire le flicage a cessé d’être possible, mettant concrètement toute une catégorie de petits chefs habitués à surveiller le travail des autres…au chômage.
On a pu voir, à l’aune de cet épisode inédit, doublé d’un confinement particulièrement strict en France qui était aux commandes de certaines entreprises, quelles décisions étaient prises, toucher du doigt le sens de son travail au quotidien voire même appréhender l’échelle temps occupé ou inoccupé pour la plupart d’entre nous.
Certain(e)s se sont formés par des MOOC ou des webinars avec frénésie. D’autres ont fermement décidé que les smart cities, ce serait pour plus tard, dans une autre vie.
Le chiffre que je retiens, ce sont les 1,2 millions de franciliens qui ont fait le choix de se mettre au vert pendant cette guerre qui en était une à l’hôpital, dans les commerces encore ouverts (alimentation, boulangeries…), dans les entrepôts de livraison par camions, alors que tous les travailleurs détachés qui peuplent habituellement nos routes et autoroutes étaient eux aussi assignés à résidence.
Continuité économique …ou canapé
Et malgré tout, l’immense majorité des entreprises, souvent les PMI, les PME et les TPE ont continué de travailler car ils n’avaient pas d’actionnaires ni trop le choix pour faire survivre leur activité.
En télétravail, les journaux ont été bouclés au quotidien, ce qui représentait des journées de folie.
Seul hic : l’organisation de la Poste a considérablement impacté les livraisons et le e-commerce. Il paraît que certains postiers ont été affectés au tri ou tout simplement sur leur canapé, attendant de téléconsulter des médecins du travail, eux-mêmes, en chômage technique, tandis que les réanimateurs, les infirmières, les aides-soignantes ou encore les femmes de ménage risquaient leurs vies à tenir à bout de bras les hôpitaux ou bossaient sans relâche en libéral, explosant leur temps de travail, déjà lourd en temps normal.
Cynisme sidérant de certaines sociétés et traces durables
Autre aspect très intéressant : voir, écouter comment les grandes sociétés ont agi et communiqué pendant cette privation quasi-totale de liberté, encore jamais éprouvée dans notre pays, même pendant l’occupation nazie…
On a assisté à la prise de conscience de l’ultra-dépendance de nos industries, toutes catégories confondues à l’Asie et tout particulièrement à la Chine. Certains laboratoires pharmaceutiques ont tout de même versé des milliards de dividendes à leurs actionnaires, sans envoyer un seul masque aux hôpitaux français…L’interview de leur président au JT de 20 heures semblait surréaliste : on se serait cru dans un mauvais film de sciences fiction.
Non, c’est bien le business et le cynisme de certaines big pharmas. Leur attitude a été la même qu’à l’époque du Sida dans les années 90. Ils n’ont pas eu de chance : les coronabonds (spéculation financière sur le mise sur le marché d’un hypothétique vaccin) n’ont pas pris en Europe. Ils se rattraperont avec un petit plan social en France…qui est minoritaire dans leur chiffre d’affaires mondial.
Côté énergie pétrolière, même constat, alors que le prix du baril revenait à des niveaux d’économie de guerre, la cellule communication d’un grand acteur a lâché qu’ils donneraient 100 millions d’euros en bons d’achat aux soignants pour qu’ils consomment dans leurs propres réseaux afin d’éviter les faillites en chaîne, post covid. Là non plus, que ce soit pour les infirmières libérales, dans l’hôpital public ou bien en psychiatrie, nada, zéro bon d’achat. Ils s’en souviendront quand ils feront leur plein d’essence.
Bref, on commençait à s’habituer aux fake news depuis ces dernières années. Là, on a pu assister au « covid washing ». Les consommateurs n’en ont pas manqué une miette et se souviendront durablement qui a joué le jeu pendant cet épisode où les faits, les actes ont véritablement marqué les esprits plus que les paroles ou autres grands discours (faussement) compatissants. Le reste s’est évaporé…
Diagonale du vide et immobilier mutant
Le Covid s’est avéré un véritable révélateur photographique où peu de personnes pouvaient se dissimuler derrière leurs habituels spin doctors ou autres vendeurs de poudre de perlinpinpin. Le 20ème siècle des années pub et fric sont enterrées. Plus de montre Rolex avant 50 ans ! L’héritage idéologique est creux.
Le monde d’avant est mort. Il paraît même que l’immobilier dans les villes moyennes, abandonné avec une certaine condescendance par nos amis du baby-boom, redeviendrait fortement demandé. Les Gilets Jaunes sont passés par là aussi. Ils vont avoir plus que jamais besoin de cadres actifs avec leurs enfants pour faire bouger les lignes dans ces zones semi-urbaines semi-rurales.
Même les démographes et autres sociologues des plateaux télé stigmatisant la célèbre diagonale du vide n’auront plus de public. Saleté de Covid19 !
Côté e-commerce, on peut dire que c’est le jackpot pour les GAFA : +23 milliards de dollars pendant le covid19 pour Amazon. Malgré quelques morts fortement exposés à la contagion, entraînant une fermeture administrative de tous ses entrepôts en France pendant un mois et quelques semaines à New York et dans certains Etats.
D’une manière plus locale, la plupart des entreprises qui n’auraient pas pris le virage numérique sont désormais invitées à la faire au plus vite. Les modes d’achat et de travail, de circulation vont changer durablement. Il paraît que 40 % des locaux de la Défense sont vides…
Autant de signaux forts qui vont remettre en cause des secteurs entiers de notre économie, qui va se réinventer comme elle l’a toujours fait après les périodes de crise. Celle-ci ne fait que débuter…
Alors, si vous avez besoin d’être accompagné(e), dans cette mutation et vous adapter aux nouveaux besoins de vos clients qui ont définitivement pris le pouvoir via internet, nous sommes à votre écoute.
Frédéric NICOLAS-www.contenusetstrategies.com DR-Une de Marianne (copyright)
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