
Ça y est la COP 21 est passée et ce rassemblement mondial a été plutôt une réussite pour les très nombreux acteurs réunis à Paris. Le marché n’a jamais été aussi en attente d’investissement et d’innovations dans ce secteur. Et pourtant, les Français sont très loin de se sentir majoritairement concernés.
C’est un secteur que je suis depuis 2012, à l’occasion d’une immersion profonde et dense dans l’univers des certificats d’économie d’énergie, porté par la loi de transition énergétique. A cette période, on était encore très loin de l’étape décisive de la COP 21 et de la prise de conscience des industriels de la nécessité de prendre en compte ce nouveau mode de production.
Un intense travail de communication a été effectué par des acteurs bien fédérés, rassemblés autour de clusters, secteurs par secteurs (solaire, éolien, CEE, thermographie, bâtiment en bois,etc). Les réseaux sociaux ont été déployés dans la plupart des entreprises dites green business.
Explosion des réseaux sociaux
Par rapport aux anciennes méthodes plus classiques (relations presse, événement, publi-reportages..), l’explosion simultanée de l’utilisation de ces réseaux sociaux a concordé avec une attente assez forte ressentie aussi bien par des urbains -un brin bobos au début-que des ruraux constatant aussi que le monde était massivement en train de changer autour d’eux, à commençer par les déréglements climatiques mais aussi les rapports de force en leur défaveur bien souvent, du fait d’une mondialisation impitoyable, accélérée ces dix dernières années, avec une Chine cannibalisant une immense partie de la production autrefois réservée à l’occident et quelques pays émergents.
Et pourtant, malgré un matraquage médiatique sans précédent avant la COP 21, les retombées ne sont pas toujours arrivées aussi massivement jusque dans les campagnes. Hormis un mode de vie liée à l’économie circulaire, à la consommation de proximité en bio, les investissements n’ont pas été homogènes sur le territoire français. Par contre, des micro-initiatives ont fleuri un peu partout à l’initiative des maires de communes rurales et d’acteurs engagés (les makers) : des lieux de travail(en coworking) se réappropriant les zones plus isolées voient le jour progressivement, du moment que le haut-débit est présent ; des écoles de codeurs dont si peu de journaux parisiens parlent émergent et se développent dans des lieux autrefois industriels ou agricoles.
Néo-ruraux et mode de vie
Les néo-ruraux sont sans doute l’avenir de notre pays car ils ne choisissent pas la facilité mais avant tout un mode de vie. Les débuts sont bien souvent difficiles financièrement mais face à une demande locale de plus en plus forte, ils répondent à un véritable besoin, à taille humaine.
Tous ces acteurs sont à ce stade vu comme des précurseurs au mieux, des quasi-marginaux par certains. Ils ne seront jamais écoutés à Bruxelles car pas assez nombreux pour être visibles.
Pas besoin de lobbying mais leur force s’illustre bien dans l’interconnexion des réseaux sociaux. Et une capacité à s’insérer dans le paysage du pays sur le long terme.
Face au constat de la montée en puissance de l’économie sociale et solidaire et les possibilités d’innovation liées à l’économie digitale, c’est une autre forme de réseaux qui voit le jour. C’est sans doute une des pistes cruciales de la création nouvelle de richesses durables qui voit le jour silencieusement aux quatre coins de notre pays. Il reste maintenant à le faire savoir via les réseaux sociaux de manière éditorialisée, bien loin des clichés. Les régions vont continuer à accueillir de nombreux néo-ruraux venus s’investir sur des territoires en jachère et y créer de l’activité pérenne.
Frédéric NICOLAS, consultant éditorial et digital-DR-www.contenusetstrategies.com
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.